jeudi 13 mars 2008

C'est pas toujours les gentils qui gagnent.....

Ah, qu’il est bon de déambuler dans les rues de Paris, de dévisager les gens, de critiquer leur accoutrement et, bien sûr, leur comportement. Enfin je peux faire tout ce que font les autres quand ils me croisent.

Quoi que j’aie pu faire, où que j’aie pu être, j’ai toujours été malgré moi une sorte de bête de foire, j'ai beau tenter d'être discrète, loupé, tout le monde me voit.

A la rentrée des classes, tous les ans, mon premier réflexe était de « vérifier » le physique de mes camarades. Evidemment, j’étais inexorablement la plus « dodue ». Sauf une fois, il y avait cette fameuse « Sophie », qui devait bien peser ses 100 kilos à 14 ans. Les filles « in » m’ignoraient totalement, les filles considérées un peu « out » étaient sympas avec moi. Quant aux garçons… j’étais invisible, juste la grosse dont on peut se moquer, celle à qui ils ont dit « Demande à Bidule si elle veut pas sortir avec moi ». Au mieux, j’étais la « copine » avec qui tout le monde se marre, au pire j’étais la « cible » mais surtout pas celle avec qui les garçons veulent bien sortir.

En colonie de vacances, mon « scrutage intensif » commençait sur le quai de départ. Le constat était toujours le même, tout comme le comportement des gens.

Rassurez-vous, j’ai quand même eu une vie sentimentale, mais pas avant mes 16 ans (ce qui est tout à fait normal en fait mais je ne m’en aperçois que maintenant, tellement ça a été lourd avant).

Mais je crois que les pires comportements ont été ceux d’un membre de ma famille. Mon tortionnaire était… ma cousine, Valérie (alias « Bouboulina »). Valérie était LA grosse de la famille. Elle avait 5 ans de plus que moi, ressemblait fortement à un baleineau et qu’est ce qu’elle a pu m’en faire baver…. Toujours à se moquer de moi devant nos autres cousins et cousines, elle finissait toujours par rallier plus ou moins les autres à sa cause. C’était la plus âgée, la meilleure en classe et nous lui devions le respect disait-elle du haut de ses 13 ans. Quand nous allions à la piscine, elle était évidemment la première à me jeter une vanne du genre « Mais qu’est ce qu’elle est grosse celle-là ». Bien évidemment, les rares fois où elle se lâchait en public, aucun adulte ne manquait de lui dire qu’elle aurait mieux fait de se regarder avant de parler. Bref, pendant toutes ces années, je me suis sentie persécutée par cette dinde.

Mon seul réconfort, ces dernières années, était de me dire qu’elle était toujours plus grosse que moi. Un séjour en tant qu’employée de Mac Do (ouf, heureusement qu’elle avait fait des études) avait achevé de la plonger dans les abysses de la grosseur. A chaque visite à ma grand-mère, j’entendais « Oh, tu es bien dodue ma petite, mais pas autant que ta cousine Valérie ». Voilà, ça c’était ma petite victoire à moi, chaque fois que je voyais une photo d’elle, je jubilais.

Mes victoires éphémères n’auront pas été suffisantes. Bon plaisir est gâché. J’ai appris récemment que Bouboulina n’avait pas supporté la rupture d’avec son petit ami, qui lui reprochait de végéter devant la télévision toute la journée, telle une baleine échouée au bout de la plage, qu’elle avait perdu 75 Kg et avait une taille de guêpe….

C’est peut-être moi la méchante en fait….

4 commentaires:

  1. Bouhhh Anastasie la méchante !!!

    Moi je n’ai pas eu de cousine tortionnaire mais je critiquais les autres en me disant que ce n'était que de la vengeance puisque je savais très bien qu'ils ne pensaient pas moins à mon égard.

    En général je critiquais les filles toutes maigres/minces en disant que de toute façon c’était des allumeuses dans leurs hauts minuscules ou on voyait leur nombril et avec leurs jupes avec laquelle je m’aurais fait une pochette mais ce n’était que de la pure jalousie envers ses filles qui au final ne faisaient pas attention à moi.

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  2. Moi quand j'ai commencer a grossir le commentaire qui revenait souvent quand je revenais en France c'etait: Oh tu ressemble a une Americaine! Le gros cliche quoi! mais ce n'etait pas ca le plus dure.. c'est les insultes des freres: "c'est quoi le pays preferer de Veranne? c'est la "Grece" bien evidemment! hihihi en premier mais au bout d'un moment c'est la deprime!
    Et ma mere qui me sort que je ne vais jamais me marier avec ce corps la! c'a n'arrange pas les choses. Enfin tout pour dire qu'il y aura toujours une personne pour se plaindre et te rendre la vie dure mais c'est surtout pour se donner de l'importance. La preuve ta cousine etait bien plus enrobee que toi!
    V-ran

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  3. Oui, ça c'est vrai que les frères en rajoute toujours une couche. Quand Marion (que tu connais V-ran) venait à la maison mon frère nous sortait toujours "Alors, ça va les boucisses!" et nous on se regardait comme deux connes sans comprendre, et il ajoutait "Bah oui, mi-boudin mi-saucisse quoi"...

    No comment

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  4. Moi, j'ai été plus stupide: croire que j'étais énorme alors que j'étais juste enrobée... Je pesais, à l'adolescence 72 kg pour 1,72 m. Vu que la plupart des nanas de ma classe étaient minces, ben j'avais droit à l'adorable expression "grosse vache" de la part de ces petits branleurs!

    Ma mère n'était pas en reste non plus pour me culpabiliser et me dire sans cesse que je devais faire régime. Quand j'avais du mal à trouver des vêtements (je me pose encore la question comment c'était possible), c'était à chaque fois le reproche "ben t'es trop grosse, tu dois faire régime"...

    Quand je vois des photos de moi à cette époque, je me dis "mais bon dieu, qu'est-ce que t'as pu être conne de croire tous ces abrutis? Tu n'étais pas si mal que ça avec ce poids! Si tu pouvais encore avoir 72 kg à l'heure actuelle, tu ne cracherais pas dessus, hein?" Ben oui, tu penses! A environ 105 kg (pour la même taille), je rêverais de récupérer mes 72 kg... Qu'est-ce qu'on peut être con quand on est jeune!

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