jeudi 25 septembre 2008

1994... ou l'été de l'horreur (selon moi)


Quand je relis tout ce que j'ai écrit dans ce "journal", je me dis que le titre du blog aurait tout simplement pu être "Marie... ou les infortunes de la vie".


Une "amie" m'a un jour dit que je n'avais pas de quoi écrire un bouquin sur ma vie, mais finalement elle avait peut être tort, car entre les quiproquos, les malentendus et autres situations cocasses, il y a bien de quoi écrire quelques pages...


1994... ou l'été de l'horreur.

J'ai 13 ans et je suis en colonie en Corrèze. C'est l'année où les Spice Girls explosent et je les trouve franchement ridicules avec leurs piercings partout, surtout sur la langue (bien évidemment, exactement 5 ans plus tard, je succomberai également à ce phénomène de boucherie).


Bref elles sont sur toutes les ondes radio et moi je suis dans mon camping de Corrèze. En plus, j'ai horreur du camping.


Étant plus ou moins bordélique, il m'a toujours été très difficile de gérer mon bordel organisé à même le sol, surtout avec 7 autres filles qui ont les mêmes soucis... mais bon, la vie en communauté c'est aussi ça.


Bref les jours passent, les affaires s'empilent un peu partout jusqu'à ce que nous soyons obligées de ranger : il parait qu'il y a des rats dans certains "marabouts" (ces grandes tentes où on peut se retrouver à 8 ou 12). Je sais bien que ce n’est pas la petite qui va manger la grosse, mais quand même...


Puis au fil des jours, n'ayant vu aucun rat, la panique s'estompe. Un après midi je pars me doucher, après une bonne balade à cheval. Tout se passe bien (heureusement, ce n'était qu'une douche après tout et il aurait été bien étonnant que le clown Gripsous de S. King sorte du siphon de la douche pour me faire quelques misères) je m'enroule dans ma serviette quand je vois un truc noir filer vers la cabine de douche d'à côté.

Je hurle : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah il y a un rat, il y a un rat au secours aidez moi!!!!


Évidemment tout le monde s'amène et recherche du rat. Je me penche et leur montre, il est prostré contre le bac à douche. Quand tout le monde éclate de rire et me dit : "Mais non, c'est pas un rat c'est... ta chaussette"!!!


Fou rire général... moi j'ai honte... sans mes lunettes, j'ai confondu un rat avec une chaussette roulée en boule... no comment, j'ai tout intérêt à essayer de me faire discrète (ce qui est absolument impossible) pour le reste du séjour.

Quelques jours plus tard, nous partons sur le lieu où nous prenions nos repas, à quelques kilomètres du camping. Avant de dîner il faut passer nourrir les chevaux, tâche dont je prends grand plaisir à m'acquitter. Pirouette le poney est là (son nom a été changé pour éviter que mon fan club en furie aille lui casser la gueule), il me regarde d'un air de dire "Moi aussi j'ai la dalle" bon, je vais être sympa, je vais le nourrir aussi, même si ce gros papouffe n'en glande pas une de la journée.


Je lui donne donc une petite tape et me penche pour lui faire un câlin... Aie! Le salaud m'a chipé l'oreille. Je porte la main là où j'ai mal (mais c'est pas non plus la fin du monde non plus, mais ça m'a pincé) et quand j'enlève la main de mon oreille, elle est littéralement couverte de sang (en fait, si, c'est la fin du monde).


A la seconde même où je vois le sang, je commence à pleurer, je peux alors sentir la douleur...


Évidemment, une fois de plus, tout le monde se pointe ("Qu'est ce qu'elle a encore cette Marie?"). Le directeur, confiant, décide malgré tout de m'envoyer aux urgences. Et c'est qu'il a bien fait le petit, parce qu'avec les conneries de Pirouette j'ai en fait une réelle blessure qui nécessite 4 points de suture (j'adore montrer ma blessure de guerre quand je raconte cette histoire).


Je reviens au camping en pleine nuit, légèrement shootée à cause des médocs. J'ai un énorme bandage tout autour de la tête (genre... la momie de la Corrèze), j'ai sommeil, il est tard, je suis naze. Je maudis Pirouette une dernière fois, pose ma plaquette de médicaments sur ma tablette et m'endors.

Le lendemain, j'ouvre un œil et vois une douzaine de têtes (un peu floues) qui me regardent avec une curiosité non dissimulée. Ma plaquette de médicaments a disparu (un coup des rats peut être?)... bref, c'est un peu la cata pour moi, le séjour est exclusivement centré sur l'équitation et la voile (ou une connerie du même genre), et avec ma face de momie mieux vaut ne pas espérer pouvoir enfiler une bombe, et encore moins me baigner.


Au bout de quelques jours où je n'en pouvais plus, je décide d'aller au lac pour faire un peu de bateau. On est plusieurs et je suis rassurée car le pourcentage de chances pour que je tombe à l'eau est particulièrement faible, proche de zéro même je dirais. Bien évidemment (c'était écrit) le bateau se retourne en plein milieu du lac.


Je frise la crise de nerfs. Nous sommes repêchés et je découvre sur ma jambe, trois grandes griffures qui partent du haut de ma cuisse jusqu'à ma cheville... OK j'ai compris, cet été j'aurais dû rester chez moi. Bien évidement je n'ai absolument aucune idée de ce qui a pu provoquer ça, mais la voile c'est réglé pour moi. DÉFINITIVEMENT.


Comme si ça ne suffisait pas, le soir même en faisant la vaisselle, je me tranche 4 doigts en lavant un verre ébréché.


Les animateurs me supplient de ne plus toucher à rien. La fin du séjour est dans 4 jours, je les supplie de me renvoyer chez moi. Mais non, ils veulent que je reste, demain on doit m'enlever mon bandage, et dans 2 jours j'ai la pratique et la théorie à passer pour mon 2eme Galop (quelle classe).


Comme promis, le lendemain on m'enlève cet affreux bandage, et j'ai le droit à un gros pansement à la place qui se contente de protéger mon oreille. Je peux même monter à cheval à condition d'être prudente. Ce jour là, j'arrive pile à l'heure pour le cours d'équitation et je ne me prive pas. C'est une "grande" qui a mon cheval (elle passe son galop 4), elle me l'a même préparé et je n'ai plus qu'à monter dessus. Tout est ok, je revis presque même, et en plus on va faire du saut d'obstacle, ce que je préfère...


Dans le manège, je m'élance, tout se passe bien, jusqu'à ce qu'arrive l'obstacle... et c'est à nouveau le drame. La "grande" n'a pas verrouillé les étriers et lors du saut je suis littéralement expulsée de mon cheval, propulsée contre le mur du manège. Heureusement que j'avais la bombe, sinon je n'aurais peut être même plus toute ma tête pour vous raconter cette histoire.

Clairement, je n'aurais jamais dû partir en Corrèze, moi qui vais toujours à Oléron, au moins j'avais mes copines là bas (elles étaient déjà au courant qu'une fille s'était fait bouffer l'oreille par un cheval - et elles ont bien ri quand elles ont su que c'était moi!) et il y a nettement moins de danger.


Je passe mon Galop, je rentre chez moi. Adieu la Corrèze, adieu le Moulin de Prat, tu ne me reverras pas de sitôt, tu peux en être sûr....


Système de défense implacable ...




... tant qu'il n'est pas dans votre salle de bain.


Cher ami, cher lecteur, toi qui suis mes aventures assidûment depuis quelques mois et qui en redemande, voilà de quoi te mettre sous la dent.

Explications:

Retour en arrière à la belle époque du lycée, j'avais 16, peut-être 17 ans (merde, déjà 10 ans). Le matin je me prépare, je me pomponne même si de toute façon aucun mec du lycée ne me regarde, puisque je suis grosse (fallait bien la placer celle-là, pour renouer avec le titre du blog).

Je suis toujours à la bourre le matin, ça prend en temps fou de masquer l'acné (même si je n'en ai jamais eu), d'essayer de s'habiller décemment (selon votre mère) et de ne pas être maquillée comme une pouf (selon votre père). Aussi, arrive l'heure du "coiffage" (grand instant dans la vie d'une ado, surtout quand elle a les cheveux raplapla, sans volume et filasse... ce qui n'était nullement mon cas bien sur).

Je débarque donc dans le cabinet de toilette de ma maman, prête à m'asperger de la laque.

La bombe est là, elle me tend les bras. Dans mon enthousiasme, je ne remarque pas que les inscriptions sont effacées, mais de toute façon, ce n'est QUE de la laque.

Un nuage de produit s'échappe de la bouteille et là....

... c'est le drame, littéralement!

Mes yeux me brûlent, ça pique, je pleure toutes les larmes de mon corps, écroulée sur mon lit. Je suis littéralement aveuglée, la tête me tourne.

Trente minutes plus tard, j'arrive (enfin) à rouvrir mes pauvres yeux, presque collés à cause du produit. Ils sont rouges, on dirait ceux d'un lapin qui aurait la myxomatose.

Ma journée de cours est foutue de toute façon, il est hors de question que je sorte de chez moi avec cette tronche, j'aurai un billet d'absence dans ma boîte à lettre dans quelques jours mais tant pis (si j'ai de la chance, je l'intercepterai).

Intriguée, quand même, que de la laque ait eu cet effet sur moi (je sais que je suis allergique à plein de trucs mais quand même....), je retourne dans la salle de bain afin d'examiner l'objet, même si j'ai du mal a déchiffrer ce qui est écrit sur cette foutue bombe....

Oh my god!....

"Bombe lacrymogène".... je me demande encore ce que ça foutait dans la salle de bain ça.

Bientôt si vous êtes sage, je vous raconterai comment j'ai découvert que ma mère se trimballait avec un poing américain dans son sac à main....

mercredi 24 septembre 2008

Fête des mômes....

Quand je parle de "Fête des mômes", entendons nous bien, j'ai surtout envie de dire "Faites des mômes...." d'un ton ironique...

Ils sont mignons comme tout quand on les voit dans les vitrines des supermarchés... comment ça, c'est des poupées et pas des enfants?

Surtout, ne vous fiez pas aux apparences, ils sont réellement démoniaques. C'est dingue de constater à quel point ils vont indubitablement mettre le doigt sur LE truc qui va vous énerver.

Mardi matin. Message sur mon répondeur (j'ai horreur d'avoir des appels avant midi, généralement avant cette heure là c'est toujours pour annoncer une mauvaise nouvelle - allez savoir ce qu'il se passe dans la tête d'une Marie....). Bref, le message vient d'une dame qui a eu mon numéro par l'amie, d'une amie d'une autre amie (à noter que les réseaux de "mamans" sont toujours bien rencardé en ce qui concerne les baby sitters).

Planning: vide
Porte monnaie: idem

Ok pour la soirée baby sitting. C'est quand déjà? Ce soir????... Bof, j'aime pas trop aller chez des gens que je connais pas, et encore moins quand je ne connais pas du tout les enfants que je dois garder.

Considérant ce geste comme la BA de l'année j'y vais.
Grand mal m'a pris ce jour là. J'ai eu le droit à l'une des entrées en matière la plus directe qu'il m'ait été donné d'avoir un jour. Je me retrouve face à une petite fillette de 9 ans (en pleine recherche d'identité??) et à un bonhomme de 5 ans (ce dernier étant plutôt à la recherche d'un doudou).

Toi qui me lis et qui constate que les enfants dont il est question ont le même âge que les tiens, écarte cette idée de ta tête, je ne parle pas d'eux.


"C'est bizarre, je pensais que j'aurai une baby sitter mince ce soir. Normalement, ma baby sitter, elle est mince... je suis pas habituée à avoir une baby sitter.... grosse".

Vlan! Prends toi ça dans la tronche, ma Marie. Une parole d'enfant bien placée fait toujours cet effet là. La douche froide, le frisson te remonte le long du dos et tes cheveux se dressent, telle une troupe de rebelles Corses prête au combat.

Forcément, dans ma tête de fille (ou plutôt dans-ma-tête-de-fille-qui-n'a-pas-d'enfant) je me dis... plus rien en fait. Et au fur et à mesure du temps, je me rend compte qu'elle continue, au moment du repas j'ai le droit à un "Olala, tu débordes de la chaise.... Pourquoi?". Le petit est chou, mais la gamine, non merci. Son sort est scellé, plus jamais je ne la garderai celle là, il y en a tellement de plus mignons qui n'attendent que moi...

mercredi 10 septembre 2008

On a tous à y gagner, surtout le postier




L’aspect le plus ennuyeux de mon travail, c’est le passage quotidien par….. la Poste.


Oui, je sais, ça n’a rien de glamour mais apparemment une journée sans passer à la Poste doit être une journée perdu pour mon patron (ce brave homme sait-il seulement qu’il existe un service de levée du courrier à domicile, je l’ignore, mais maintenant que j’y pense je compte bien lui en toucher deux mots….).


Bien sûr, depuis ces longs mois à me traîner quotidiennement mes quelques kilos de lettres (qui ont d’ailleurs mené bon nombre de mes sacs à la mort : anses écartelées ou arrachées, déformation….) je commence à très bien connaître l’équipe qui gère mon secteur et notamment le monsieur qui s’empresse, chaque soir, de me délester de mes kilos (de papier hein, pas des autres…), de trier mon courrier et de tamponner mes recommandés en douce quand il y a facilement 20 minutes de queue avant moi.


Je ne me plains pas, après tout, ça c’est son problème.


La semaine dernière, j’ai donc rendez vous avec une amie qui me rejoint à la sortie du boulot. Bien évidemment, la pauvre me voit galérer avec mes sacs et ne peut s’empêcher de me soulager en faisant la mule avec moi.


Arrivées à la Poste, une discussion s’engage donc avec le « trieur de courrier ». Ca papote, ça papote, je suis à… 30 centimètres d’eux, et ça parle de moi tranquillou pilou comme si je n'étais pas là, à grand renfort de « Votre amie est très jolie, charmante, drôle, et en plus elle a du caractère (comme s’il pouvait juger de ça) et gnagnagni et gnagnagna ». Ce que d’ailleurs je trouve assez drôle, sachant qu’à chaque fois que j’arrive là bas, la Poste étant en haut d’une (petite) côte, je suis systématiquement rouge, en nage, et donc aux antipodes du glamour.


« Pffff, de toute façon elle est mariée, alors…. Je m’en fous je vais la voler à son mari ».


Nous sortons du bureau postal et pouvons enfin laisser éclater notre fou rire. Une fois de plus, le compliment est mal fait et n’aurait, même si je n’avais pas été mariée, eu aucun effet. Mais je constate que le « postier » est un chasseur (bien qu’il n’arrive pas à également la dextérité de la lionne en matière de séduction) et que la ronde doit donc être un morceau de choix car systématiquement, quand un mec de la Poste met un pied à l’endroit où je travaille (que ce soit pour la levée du courrier – ce qui n’est pas le cas sur mon lieu de travail actuel – pour apporter un colis ou faire signer un recommandé) j’ai toujours droit à un numéro de drague lourde.


Bon, je ne vais pas mettre le postier au même niveau que le vigile du supermarché niveau « drague lourde »… mais quand même, le fond de l’affaire reste identique.

vendredi 5 septembre 2008

Club 199 pour les hommes


Il faut quand même que je partage avec vous cette aventure qui m'est arrivée il y a quelques années. Je change les noms des "protagonistes" mais ceux et celles dont il est question ici se reconnaitront...

Il y a quelques années, je sortais avec un certain Christian.

Nous vivions dans ma petite chambre de bonne parisienne de 11 m², au 6ème étage, sans toilettes (car elles étaient sur la palier) et sans ascenseur... Ah! comme c'était pittoresque... Au passage, je vous déconseille fortement ce genre d'expérience, parce qu'on ne peut plus blairer "l'autre" à force, on l'a toujours sous le nez, même quand il nous énerve, et ça sans repli possible...


Bref... Un jour, je me lance dans une "grande" séance de ménage, ceux qui me connaissent savent que ce n'est pas franchement ma préoccupation première... et surtout que je n'excelle pas dans ce domaine.

Je commence donc à ranger, trier, jeter ce qui doit l'être et, pour une raison que j'ai oublié depuis, je trifouille la sacoche de Christian. Je vire les vieux tickets de carte bleue illisibles, les vieilles clopes écrasées dans le fond, et j'en sors une petite carte beige, avec l'inscription "Club 199 - pour les hommes". Comme une conne, je me dis "Ah! C'est cool, il s'est inscrit dans un club, il va se faire des nouveaux potes"....

Je pose la carte, je continue à farfouiller et je trouve un autre papier, une sorte de contrat du Club 199. Je regarde l'adresse: 199 rue St Denis à Châtelet... et je lis le reste. J'étais assise - heureusement sinon je serais tombée - et je vois que le contrat stipule qu'il a versé 1300 €, pour un abonnement d'un an et qu'il a un réduction sur "les prestations spéciales".

Le tout est datée du 25 juillet, date de son anniversaire.

Je me dis que c'est impossible, ça ne peut pas être à lui, en plus il y a des fautes d'orthographe à son nom et son prénom... Comme s'il était assez con pour ne pas savoir écrire son nom... quoi que....

Cette histoire m'intrigue. Si j'attends son retour pour l'engueuler et qu'il a une explication (mais je ne vois absolument quelle explication il pourrait y avoir) je me sentirais mal, d'un autre côté, je ne peux pas ne pas lui en parler... Une seule solution s'impose... Je prends mon téléphone et j'appelle ma copine Nadège.
  • Salut, je voulais savoir si tu étais occupée cet après midi?
  • Non pourquoi, il y a un problème?
  • ... moui....
  • Avec Christian? c'est fini?
  • Ça risque de l'être, mais il n'est pas encore au courant...
  • OK j'arrive!
  • Je te raconte tout dès que tu arrives.
Hop, j'appelle Marthe, même topo, elle ramène sa fraise aussi.

Elles arrivent, je vois leurs mines se déconfirent au fur et à mesure que je raconte mes découvertes, et acceptent évidemment de venir avec moi mener l'enquête au Club 199.

Nous arrivons, c'est glauque, il y a des peep show les uns à la suite des autres, les gens qui y trainent ont l'air aussi louche que le quartier. Je regarde les numéros... 213.... 209.... 201... 199 : Club 199, bien sûr c'est tellement original... Nous entrons.

Evidemment, on faisait pas les fières dans ce boui-boui. Une jeune femme, blonde, aux lèvres et aux seins siliconés (et fringuée comme une pouf) vient nous accueillir. Je n'ose pas lui dire pourquoi je suis là, alors j'invente que je cherche un cadeau d'anniversaire pour mon frère et que j'ai entendu parler de leur formule d'abonnement (et plus particulièrement des prestations "spéciales")....


Pendant qu'un videur s'approche de nous pour voir si tout va bien, elle m'explique les prestations qu'offre la carte d'abonnement "En fait c'est très simple, il vient pour un show, il est sur un canapé et la fille danse pour lui... et il se branle" devant mon air certainement consterné, elle me dit "Bah oui, il se masturbe quoi!" oui, merci, j'avais compris... Elle ajoute qu'il peut être seul, ou avec ses amis...

J'imagine l'état du canapé après une telle séance.


Puis elle me dit "En fait, vous n'êtes pas là pour votre frère c'est ça?". Je bafouille quelque chose, et elle me répond que je ferai mieux "d'avouer" alors je lui balance tout sur ma découverte, lui demandant si quelqu'un d'autre peut signer un tel contrat... Bien évidemment non...

Avec le videur, elle me détaille de la tête au pied d'un air pas dégouté mais presque, sous entendant pour moi "Vu comment t'es gaulée ma poule, pas étonnant que ton mec viennent au Club 199".

Mes amies, qui ont assisté à la scène, étaient aussi offusquées que moi.

Nous rentrons chez moi pour faire un point, et je décide d'attendre Christian, seule.

La vengeance est un plat qui se mange froid parait-il.... moi je la préfère glacée, et si possible douloureuse.

Christian rentre le soir, tout content de sa journée, et voit sa carte du Club 199 sur la table. Et le pire, c'est que ça le fait sourire...
  • Ah, ça te fait rire?
  • Bah oui, c'était pour rigoler, j'y suis jamais allée à ce truc...
  • Ah oui (je sors le contrat) et les 1300 € c'est quoi? T'avais trop de fric?
Le mec devient blanc...
  • Euh... en fait, c'était pour l'anniversaire de mon cousin, il voulait y aller et je me suis laissé entrainé...
  • Ecoute, si tu avais envie de t'offrir un strip tease pour tes 25 ans, fallait le dire, je suis assez ouverte d'esprit pour accepter ça, mais de là à débourser 1300 € c'est trop fou
  • (Il commence à chialer) Oui je sais je suis désolé, je pensais que je pourrais me rétracter, mais j'ai payé par carte bleue et j'ai pas pu...
  • Tu me vois là? Tu me vois bien? Et ton contrat tu le vois bien? Parce que là tu vas avoir une bonne raison de t'en servir, ne compte plus sur moi.
Je me casse de chez moi, il m'a trop soulé ce con. J'en profite pour le plaquer dans la foulée, l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir. C'est vrai qu'après ça il m'a fait du chantage au suicide...
  • Je t'appelle pour te dire adieu, je peux pas vivre sans toi...
  • Suicide toi et fais plus chier!
  • Je vais sauter Marie, je te jure, tu n'entendras plus parler de moi...
  • Adieu.
Et une heure après...
  • C'était pour te dire que j'avais pas sauté...
  • Bip, bip, bip...
Il avait laissé quelques affaires chez moi, notamment sa PlayStation 2.

Il faut savoir que la PlayStation d'un homme est aussi importante qua son pénis. Sans elle, il est comme amputé et privé de certaines de ses capacités (environ 95 % en fait).


Il arrive donc pour récupérer ses affaires et commence évidemment à me souler pour que je le reprenne. La discussion s'envenime, je suis loin d'être une tendre, surtout quand je veux me débarrasser d'un mec.

Il menace de se jeter de la fenêtre de chez moi, comme s'il ne pouvait pas faire ça de chez lui.
La fenêtre est grande ouverte, j'ai la PlayStation dans les mains.... Je peux vous dire qu'une PlayStation qui s'écrase sur le sol en pierre 6 étages plus bas, ça fait du bruit.

Les yeux de Christian sont humides, son menton poilu tremblote. Il prend ses affaires, s'excuse de m'avoir poussé à bout et s'en va chez lui, sans oublié de ramasser sa PlayStation, ou plutôt ce qu'il en reste.... c'est beau l'amour....

mardi 2 septembre 2008

Discussion entre une grosse et une maigre




Il y a une cliente au cabinet, que j'apprécie tout particulièrement.
Elle s'appelle Irène, elle est grande, maigre voir squelettique, refaite de la tête aux pieds (pourtant tout tombe au niveau du visage) et elle était apparemment "top model" à l'époque où Jésus Christ grimpait aux arbres. Quand elle me voit, elle adore me dire "Oh! Mais vous avez maigri!". Sempiternelle réponse de ma part: "Non". Bien évidemment au retour des vacances, elle est passée au cabinet :
  • Bonjour!
  • Bonjour...
  • Oh! mais vous avez maigri!
  • Ah non, pas du tout (comment lui expliquer que le but ultime de ma vie n'est pas de maigrir)...
  • Ah bon? Pourtant on dirait!
  • Ah bon? Bah pourtant, non.
  • C'est parce que vous êtes bronzée alors...
  • Oui, ça doit être ça.
Bien sûr, elle prononce ces mots assez fort pour que tout le monde entende, dommage pour elle le cabinet est désert (ou presque). Je m'installe à mon bureau et je la vois s'installer à l'accueil. Elle me scrute sous ses paupières liftées.
  • Mais vous faites quelque chose pour maigrir?
  • Pardon?
  • Vous faites quelque chose pour maigrir?
  • (J'étouffe un rire) Non, absolument pas.
  • Ah bon.
Comme le disait l'une de mes amies: Si tu n'es pas jolie, tâche au moins d'être polie. Ce qui me rappelle que, même si elle a réellement été au top au siècle dernier (et encore je suis sympa, c'était peut être une copine de maternelle de Jeanne Calmant), je suis définitivement plus jolie et plus sympa qu'elle (moi au moins j'évite d'afficher les gens qui ne m'ont rien fait en public).

La fête du boulet (et pas du poulet hein!)




Pour les courses, j'ai fait le choix de les faire le soir, entre 21h et 22h (bon, en fait c'est pas vraiment un choix, c'est qu'avant il y a trop de monde).

Ça, c'est l'avantage d'habiter à Paris, la plupart des supermarchés ferment à 22h. Mais c'est aussi l'heure à laquelle les boulets sont de sortie...

Un soir, je déambulais dans les rayons avec toute la grâce qui me caractérise (pas coiffée, mal nippée et sûrement avec le maquillage qui dégoulinait - normal, c'était le soir et j'avais une journée le boulot/métro dans les pattes) et je me rends compte qu'un mec parle tout seul et qu'en plus, il croise ma route dans chaque rayon.

Vous me direz, ça arrive, peut être que le gars est seul dans la vie et qu'il s'emmerde tellement qu'il se croit obligé de parler aux yaourts.

Que nenni. En fait, il testait le langage subliminal (si, si). Et ça a dû fonctionner, car à un moment, je ne sais pas pourquoi, je suis passée à côté de lui et, bien que sa phrase soit inaudible, je n'ai pu m'empêcher de lui répondre : "De quoi??".

Et il s'est tourné vers moi, avec son sourire édenté, et me dit: "Ne pensez pas trop à moi, je sais que je suis l'objet de vos fantasmes".

Je le regarde, en me disant que je dois rêver et lui rétorque, en le détaillant de haut en bas avec un air un peu dégoûté, un "Non, ça ne risque pas, non" assez acide.

Puis j'ai tracé, sans attendre une hypothétique réponse, j'ai payé mes achats et je me suis précipitée chez moi (faites attention les filles, parfois les boulets vous suivent pour savoir où vous vivez).