mardi 20 mai 2008

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Quand vous êtes grosse, les gens pensent systématiquement que vous avez une vie de merde.


Ils s'imaginent sans doute que vous passez vos soirées à vous morfondre, seule devant la télé, accompagnée d'un paquet de chips XXL, avec votre chat sur les genoux (et que c'est d'ailleurs le seul contact charnel que vous puissiez avoir avec un autre être humain).

Quand vous vous faites draguer dans la rue, et que vous répondez poliment que vous êtes casée, l'individu en face de vous vous réponds "Sérieux, arrête de déconner?!"(c'est agaçant, on a l'impression que seules les filles comme Angelina Jolie ou Heidi Klum ont le droit d'être prises).

Il était apparemment à 1000 lieues d'imaginer que vous ayez pu avoir un petit copain ou, pire, que vous soyez même mariée, étant donné qu'il pensait être le seul à avoir eu le courage de s'approcher de vous (pitié, arrêtez de vous approcher de moi).

Attention, il risque même de vous dire que votre alliance est en carton, que c'est juste pour faire diversion et qu'en fait vous êtes aussi libre que lui. Bien évidemment, il ne l'est absolument pas, son objectif premier étant juste d'aller tremper son biscuito ailleurs pendant que bobonne s'occupe de ses mômes, et il s'est dit "Tiens, la grosse là bas, elle a pas dû voir le loup depuis un moment. Aucune chance de se prendre un râteau". Raté!

De toute façon, son baratin à 2 balles, vous l'avez déjà entendu, et en plus, vous êtes déjà loin, puisque vous avez pris vos jambes à votre cou aussi vite que Speedy Gonzales.

Alors vous rentrez à la maison et vous vous installez, seule devant la télé, accompagnée d'un paquet de chips XXL, avec votre chat sur les genoux (votre mec a décidé de sortir de soir et de rentrer tard, et le seul contact charnel que vous aurez ce soir sera avec votre chat...) et vous râlez à mort après les mecs, qui sont des salauds, des goujats, et surtout des gros lourds...


lundi 19 mai 2008

Envie de fraises


Rassurez-vous, ce titre tellement "accrocheur" n'a rien à voir avec une éventuelle grossesse et les envies qui y sont liées.

En gourmande que je suis (et je sais que c'est parfois mesquin) quand je cuisine, je m'arrange toujours pour avoir le morceau qui me plaît, celui qui aura mijoté avec amour, celui qui aura été doré avec patience ou celui qui sera cuit à ma convenance.

Après tout, c'est bien là le privilège de la cuisinière, qui passe des heures, debout, à mitonner de bons petits plats et à suer sang et eau lorsqu'elle s'active pour nourrir tous les estomacs affamés du foyer.

Mais avant d'être cette piètre cuisinière (soyons honnêtes) que je suis aujourd'hui, j'étais une consommatrice comme les autres, j'attendais que ma mère remplisse mon assiette et j'avalais ce qu'elle contenait. Et, tout autant qu'il m'était insupportable que mon père me pique mes bouts de pains ("ça? tu le manges? et ça? tu vas la manger?"), je ne pouvais m'empêcher de m'adonner à certaines études comparatives (mon assiette est-elle aussi pleine que celle de mon voisin? et, même si mon voisin est mon père, y a-t-il une raison (réellement) valable pour que son assiette soit plus remplie la mienne?).

Je crois bien ne jamais avoir assimilé les principes de "proportions" qui font que le chef de famille a l'assiette la plus remplie et le plus jeune la moins pleine (c'est un peu comme le barbant "Boucles d'or et les 3 ours"), moi je n'écoutais que mon estomac qui me disait "encore, encore" et mes yeux (aussi perçants que ceux du lynx) qui avaient repéré que mon assiette était trop vide pour me satisfaire.

Bien évidemment, un jour.... ce fût le drame.

Le repas se déroule normalement, jusqu'au dessert.

Les fraises sont servies puis distribuées à chacun. Mon père est servi, ma mère aussi ainsi que mon frère (je suis sûre que même le chat avait eu sa part). Mes yeux se mouillent, mon menton tremblote dangereusement, et enfin mes larmes sont expulsées de mes yeux.

"Ouinininin, j'ai pas eu mes fraises....."

Avec le recul, je peux plutôt imaginer le courroux de mes parents.

"A bon, tu n'as pas eu de fraises? Et c'est quoi devant toi?" me rétorque ma mère.

Gloups. Je ravale mes sanglots, éponge mes yeux (il fallait au moins ça) et les baisse vers mon assiette. Effectivement, l'assiette était bien là, devant moi, et pleine de fraises. J'avais certainement été servie la première en plus.....

Je devais avoir 5 ou 6 ans...

En écrivant ces lignes, je me dis que non seulement il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, mais qu'en plus, il ne faut jamais avoir les yeux plus gros que le ventre (et je trouve que ça fait beaucoup, en terme de contraintes).


dimanche 18 mai 2008

La Honte...


Voilà, alors que les femmes qui dépassent la taille 44 sont de plus en plus nombreuses, les boutiques continuent de faire comme si ce type de clientèle n'existait pas. Arrêtez donc de faire la sourde oreille, car nous sommes là, nos portefeuilles sont pleins à craquer et notre tour de hanche vous permet en plus d'augmenter vos bénéfices.

Comment ça? Mais regardez donc dans les catalogues de VPC, dès que la taille change, le prix change lui aussi. La première taille proposée est un 36 à 18 €, la dernière est un 44 à 28 €... Et permettez moi d'ajouter que le 44 n'est pas une "grande taille". Vous trouvez ça normal vous?

Moi non.

Alors la délation n'ayant jamais fait de mal à personne, il me semble bien utile d'attirer votre attention sur certaines enseignes qui font du boycottage sur notre dos. Pour le moment, dans ma ligne de mire : H&M, la City et les Galeries Lafayette (plus précisément Citadium).

Durant une escapade à Bercy 2, j'ai eu la mauvaise idée d'aller faire un petit tour du côté d'H&M.... et bien j'aurais dû m'abstenir. J'arrive dans le magasin, je flâne (normal quoi), rayon cochonneries et accessoires en tout genre, rayons petite taille, rayon très petite taille... Repérant le joli badge noir et rouge d'une vendeuse je cours presque vers elle pour lui demander: Où se trouve le rayon Grande Taille s'il vous plait.

Elle me toise, et me réponds froidement qu'il n'y en a pas, mais surtout qu'il n'y en aura jamais. Intérieurement, j'enrage. Les H&M où il y a un rayon grande taille (mais faut voir les fringues qu'ils proposent....), je peux sans problème les compter sur les doigts d'une main (et encore, une main mutilée!).

Alors non, les grosses, arrêtez de demander à ces pauvres vendeuses de chez H&M, de toute façon elles vous jeteront un regard méprisant (bah oui, leur paire de fesses équivaut à une seule de vos fesses, alors de toute façon elles trouveront des fringues sans problème) et vous enverrons plus ou moins vous faire voir chez les Grecs.

Pour continuer la tournée des boutiques pas fréquentables: Citadium des Galeries Lafayette. En virée shopping avec une amie, elle a la bonne idée de vouloir faire un tour chez Citadium.

C'est pas vraiment pas ma came,je n'ai même jamais mis un pied dans cette boutique mais quand moi je la trimballe dans les boutiques pour grosses, elle me suit sans rechigner. Donc ma copine, à la recherche de THE pantalon en velours qui lui fera un corps de déesse, et qui en a marre de tourner en rond au bout de 10 minutes, a la même idée que moi chez H&M et décide d'appeler à l'aide une vendeuse en lui demandant le pantalon en taille 44. Et là, la réponse de la vendeuse de Citadium a été bien pire que celle de chez H&M. "Je suis désolée Mademoiselle, mais nous n'avons pas de taille au dessus du 42.... nous ne visons pas cette clientèle". Alors là, "cassée" je suis, mon bec est cloué, impossible de sortir une bonne réplique. Comment ça "ce type de clientèle" ???!!!!

A ce que je sache, je ne suis pas difforme (loin de là), je n'ai pas 4 bras ou 3 jambes. Moi aussi j'ai besoin de m'habiller, moi aussi j'ai envie d'être à la mode, moi aussi j'ai besoin de me sentir bien dans mes pompes. A la limite, je peux presque comprendre que les femmes rondes se laissent aller. Elles baissent les bras, désespèrent de se sentir belles.... tout ça à cause de vous, les pseudos grands magasins qui ont réputation à tenir. ici, deux exemples en ont été donné mais la liste est longue.

Avant, on interdisait aux noirs de monter dans les bus et de se mélanger aux blancs; maintenant on interdit aux rondes de s'habiller comme elles veulent en leur interdisant presque l'accès aux magasins, pour ne pas se mélanger à la clientèle mince(c'est peut être un peu poussé... mais le fond reste le même).

Donc, qu'est ce qu'on doit comprendre au juste: que les minces représentent le haut de gamme et le luxe, et que les rondes sont des souillons pas classe qui méritent tout juste de représenter la marque Olida????

lundi 5 mai 2008

Testeuse de bouffe et bouffe de blanc


Mon grand "kiff", c'est de tester, goûter, apprécier ou critiquer tous les nouveaux produits que vous trouvez dans les rayons de vos supermarchés (dans tous les rayons, hein, sauf qu'aujourd'hui on va surtout parler de la bouffe).

Je n'ai que faire des offres "100% remboursé" ou "5 achetés 1 gratuit". Non. Moi je suis une consommatrice, une vraie, une qui va regarder - mais surtout acheter - le produit qui se trouve face à ses yeux dans le rayon, et pas celui, bon marché, qui se trouve à ses pieds. Tout y passe à un moment ou à un autre, les éponges pour récurer l'évier (celles dont le hérisson est fou amoureux), les nouveaux tampax super hi tech (ceux qui sont rose et qui sentent bon, allez savoir pourquoi, quand on voit ce qu'on en fait), les cotons avec face exfoliante (attention d'ailleurs, ceux là peuvent réellement vous "râper" la tronche au point de vous faire saigner).

Alors une fois que j'ai testé tout ça, il me reste bien évidemment les nouveautés alimentaires.

Généralement, le plus simple est d'aller au rayon Boulangerie du supermarché, là où il y a toujours une brioche découpée en de microscopiques petits dés. Idem au rayon Traiteur. Sauf que moi, j'ose jamais, ou plutôt je n'ose plus goûter, même si c'est la vendeuse qui me me propose.

Raison officielle : J'ai horreur que les autres tripotent un truc que je vais manger et, dans la mesure où j'ignore combien ont pu se gratter les fesses (ou pire) avant de venir faire leurs courses, je préfère m'abstenir, merci bien.

Raison officieuse : Je me dis toujours qu'il y un con dans l'assemblée qui doit se dire "Comme si elle avait besoin de goûter un bout de brioche, celle-là, avec ses grosses fesses". Je préfère donc, une fois de plus, m'abstenir.

Heureusement, je ne suis pas d'une nature très difficile. Mon problème, c'est que j'ai tout un tas d'allergie en tous genres qui se déclarent un peu n'importe quand, comme ça, quand elles en ont envie et qui m'empêchent de manger, parfois, ce que j'aime (comme du bon saucisson aveyronnais ou du roquefort). Le truc "super" avec mes allergies, c'est qu'aujourd'hui je vais manger une tomate qui n'aura absolument aucun effet et que, dans 15 jours, quand je vais vouloir en re manger, j'aurai un bel œdème de Quick (regardez Coluche dans Bonzai quand il se fait piquer par le moustique et vous comprendrez de quoi je parle).

Bref, tout ça pour dire que, quand j'étais plus jeune, je testais tout ça chez ma copine Céline. Vous, votre délire, c'est de faire des après midi Tupperware. Le notre, c'était de tester ce que je ramenais.

Ce qu'il faut savoir sur ma copine, c'est qu'elle est Antillaise. Donc, déjà, gros choc culturel/culinaire. Généralement, j'apportais de la charcuterie, du fromage et autres produits laitiers qui étaient directement catalogués "bouffe de blanc". Pourtant, on se retrouvait dans la cuisine, et au complet s'il vous plait : sa mère, sa sœur, elle et moi (minimum) cuillère à la main, prêtes à déguster. Les échecs ont été cuisants, mes produits leurs arrachaient des grimaces. Mozzarella, fromage de chèvre, Cottage Cheese, saucisson... tout y est passé, et peu de choses ont été appréciées mais on se marrait bien quand même. Elle aussi me faisait déguster des bonnes choses que sa mère faisait, des spécialités antillaises.

Mais ça a quand même dû la marquer ma copine, parce que parfois elle m'a avoué que "grâce" à moi, elle aimait le fromage.... c'est sûr que ça n'a rien à voir avec du boudin (miam, du sang....) ou des accras.

N'empêche que moi, je n'ai jamais catalogué tout ça de "bouffe de black" et en plus j'adore ça. En fait, ce qui était drôle, c'était de ramener tout un tas de cochonneries, de voir leur expression dégoûtée et de constater que finalement elles pouvaient aimer ça quand même (et puis si elles n'aimaient ça en faisait toujours plus pour moi).